Saintes inondée

L’éclat d’or surl’abîme

Sous un ciel velouté de saphir enivrant,
L’église resplendit, flambeau d’un monde errant.
Ses murs d’or éclatant, dans les eaux répandues,
Offrent au sombre flot des reflets inattendus.
 
L’inondation, hélas, déferle et laisse voir
Une beauté tragique, un émouvant miroir.
Les arbres dénudés, figés dans le silence,
Semblent porter le poids d’une étrange puissance.
 
Leur ombre vacillante, au gré des lueurs d’or,
Raconte mille histoires, d’un murmure au dehors.
L’eau paisible endort les douleurs qu’elle provoque,
Écrasant les maisons d’une étreinte baroque.
 
La cathédrale brille, impériale, éternelle,
Son éclat résiste aux ténèbres charnelles.
Majestueuse au sommet de ce monde submergé,
Elle défie le chaos, son espoir protégé.
 
Là, le temps suspendu enlace la clarté,
Les ombres s’étirant dans l’obscurité.
Le silence est un cri, que la nuit rend plus beau,
Tandis que la lumière s’unit au sombre flot.
 
Ô nature souveraine, artiste impitoyable,
Qui peint sur les douleurs des scènes ineffables.
L’eau, destructrice reine, offre en sa cruauté
Des éclats d’une paix fragile et sublimée.
 
Ainsi, dans ce tableau, la vie et le néant
Dansent au fil des eaux, doux reflet déchirant.
Et sous le ciel nocturne, la ville, abattue,
Rêve encore de lumière, de courage et de vertu.